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Plasformes (2023)

Vidéo, monobande, 4’57
4:3 / fichier numérique HD / couleur / stéréo

“ Plasformes est avant tout une composition visuelle, la pertinence de l'absence de la caméra, poursuivant à son époque, la tradition plastique du voir. Elle est l'exhibition du support numérique lui-même, une chorégraphie d'images fantômes imitant machinalement le caractère artificiel d'un processus.

Après avoir réalisé l'œuvre j'écris ceci :

"Avec une moyenne de 0.602 colis par jour, j'emballe, je remballe et déballe une pile cyclique de plastiques. Plasformes est une exposition/explosion de ces déchets dans leur mouvement : un cycle d'ouvertures/fermetures les transformant peu à peu en matières concrètes et filmiques."

Il s'agit en réalité d'un échappatoire, d'un déplacement. Derrière cette œuvre ne se cache pas d'artiste-dieu mais un jeune homme vendeur de colis sur Internet. Ses outils sont le télétravail, l'imprimante et les emballages plastiques. Pour supporter cette idée il m'a fallu faire Plasformes, le déplacement de l'objet de labeur vers l'objet d'Art.
Inspiré par la peinture sur pellicule et son enjeu de matérialité de son support temporel visuel, j'ai d'abord scanné mes emballages en des dizaines de photocompositions, interprétant la vitre du scanner en un cadre pictural. Néanmoins, le support contre qui je lutte et avec qui je travaille n'est pas plus du champ de l'optique que celui de la donnée, de l'empaquetage de masse; de la pixélisation.

Le Morphing est la volonté d'une fausse poésie, une croisée de données qui n'est que la création d'un bâtard calculé à partir d'une moyenne. Il est le cœur des intelligences artificielles vomisseuses d'une nourriture déjà vomie en un nivellement appauvrissant. Avec le doute qu'il s'agisse là simplement d'un modèle calqué sur notre condition humaine, j'ai choisi de l'attaquer sur son dysfonctionnement. J'ai cherché à montrer cette nature artificielle, en poussant à sa limite l'effet afin de le démasquer car il n'est que calcul, allégorie du support numérique. “

^{Vue d’exposition, Galería ART ROOM, CUVO, Madrid, Espagne 2024}

“ Plasformes expose le processus cyclique de collecte et de concentration des déchets. Un film dans lequel l'accumulation d'emballages, de sacs et de cartons devient le matériau filmique même de l'artiste qu'il transmute en une sorte d'abstraction en mouvement. Le résultat est une expérience sensorielle, où les images infrarouges se fondent constamment dans un plastique qui nous rappelle le glitch numérique, et dans lequel tous ces matériaux jetables reviennent comme des spectres qui rôdent. “

^{Coffret CUVO, Madrid, Espagne 2024}

^{Film Maker Cooperative, Light Matter, New York City, États-Unis 2024
Cinémathèque Nationale, Light Matter, Quinto, Équateur 2024
Kino Palais, Light Matter, Buenos Aires, Argentine 2024
No Name Cinema, Light Matter, Santa Fe, États-Unis 2024}